Ce séminaire entend proposer une introduction aux langues et aux écritures de Sumer et de l’Élam, deux régions du Proche-Orient ancien caractérisées par une expérimentation intense des systèmes d’écriture, ainsi qu’une description des principales caractéristiques du système cunéiforme sumérien et des écritures de l’Élam. C’est de l’Élam justement que proviennent de très nombreux documents aussi bien en écriture cunéiforme qu’en différents systèmes d’écriture non encore déchiffrés. Par ailleurs, les principaux projets internationaux, de même que les ressources en ligne concernant les écritures et les textes provenant de ces régions du Proche-Orient ancien, seront également présentés au cours de la leçon.
La première partie de ce séminaire consistera en une rapide présentation des écritures alphabétiques proto-sinaïtiques et proto-cananéennes dans le contexte des écritures alphabétiques sémitiques du IIe millénaire av. J.-C. La seconde partie illustrera brièvement quelques unes des plus récentes découvertes épigraphiques d’inscriptions proto-cananéennes qui ont, d’une certaine manière, suscité un vif débat concernant les premières phases de l’écriture alphabétique hébraïque.
À l’extrémité méridionale de la péninsule arabe, dans le Yémen actuel, une culture florissante s’est développée à partir de la fin du IIe millénaire av. J.-C. et ce jusqu’au milieu du VIe siècle ap. J.-C. Les Sudarabiques, connus dans l’Antiquité pour être des producteurs d’encens et d’autres substances aromatiques sur le commerce desquels ils fondèrent leur prospérité et leur richesse, furent aussi d’habiles constructeurs d’oeuvres monumentales comme des temples, des villes et des digues. Ces populations se distinguent cependant des autres cultures de l’Arabie et du Proche-Orient ancien par leur énorme corpus épigraphique qui compte plus de 11.000 inscriptions et constitue donc la collection de documents épigraphiques la plus vaste du monde sémitique. Ces textes, gravés sur une incroyable variété de supports et de matériaux (pierre, bois, bronze) sont écrits en quatre langues différentes bien qu’apparentées, représentatives des principaux royaumes de l’Arabie méridionale: Sabaʾ, Maʿīn, Qatabān e Ḥaḍramawt. Mais, tout en ayant des langues différentes, les Sudarabiques utilisèrent un système d’écriture alphabétique unique, lequel donna lieu par la suite à deux graphies diverses qui connurent une évolution indépendante et furent utilisées à des fins et sur des supports différents: l’écriture monumentale (ou majuscule) et l’écriture minuscule (ou cursive). L’écriture monumentale, dont nous avons les témoignages les plus nombreux, est régulière, géométrique et belle du point de vue esthétique et fut employée sur des supports durables et destinés à être exposés; l’écriture minuscule, gravée sur du matériau périssable tels des bâtonnets en bois ou des tiges de palmier, connut en revanche un usage surtout privé.
Au cours du second âge du Fer, dans le Sud de la Gaule et le Nord-Est de l’Espagne plusieurs inscriptions permettent de rendre compte de contacts linguistiques entre les populations en présence. On propose dans cette intervention plusieurs cas de figure de noms celtiques lus dans des inscriptions grecques, gallo-grecques et paléohispaniques afin d’illustrer les processus d’adaptation d’un nom étranger à une écriture donnée.