Mnamon

Les écritures anciennes de la Méditerranée

Guide critique des ressources électroniques

Celtique, gaulois

- IVe s. av. J.-C - IVe s. ap. J.-C.

par: Coline Ruiz Darasse     DOI: 10.25429/sns.it/lettere/mnamon027
Dernière mise à jour: 4/2022


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Calendrier gaulois de Coligny (Ain). Écriture gallo-latine.


La langue gauloise nous est connue grâce à plusieurs centaines d’inscriptions transcrites dans trois systèmes graphiques différents :

- l'alphabet étrusque, donnant naissance à l’épigraphie gallo-étrusque, la plus ancienne. On la trouve en Italie du Nord, sur la rive droite du Pô. Ces inscriptions ne doivent pas être confondues avec les inscriptions lépontiques ;

- l'alphabet grec, donnant naissance à l’épigraphie gallo-grecque. On la trouve principalement en Gaule méridionale en Provence et en remontant la vallée du Rhône mais aussi ponctuellement dans le centre de la Gaule ;

- l'alphabet latin, donnant naissance à l’épigraphie gallo-latine à partir du tournant de l’ère. On la trouve alors dans toute la Gaule jusqu’à la disparition de la langue gauloise au profit de la langue latine.  

Dans chacune de ces écritures, la langue reste la langue gauloise, une langue celtique continentale, sans doute avec des variantes dialectales qui sont, à l'heure actuelle, difficiles à déterminer à cause de la nature fragmentaire de cette épigraphie.


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Ressources en ligne


Index

Gallo-étrusque

Chronologie : IVe-IIe av. J.-C.

Il existe une demi-douzaine d'inscriptions de la Gaule Cisalpine. Les inscriptions gallo-étrusques se concentrent autour de la ville de Lugano (d'où son autre nom "alphabet de Lugano") dans la région des grands lacs du Nord de l'Italie. 

Distinctes de l'épigraphie lépontique, les inscriptions gallo-étrusques sont en langue gauloise écrits dans un alphabet qui ne distingue pas les sourdes des sonores. 

Les nasales devant occlusives sont souvent omises. Il existe deux types de sifflantes. 

Dans le corpus gallo-étrusque, deux des trois inscriptions sur pierre sont bilingues (Todi et Verceil). Il s'agit d'un bilinguisme gaulois-latin et doivent être datées au moins de la 2e moitié du IIIe av. J.-C.


Gallo-grec

Chronologie : fin IIIe-Ier av. J.-C.

Les inscriptions gallo-grecques sont concentrées dans la région de Marseille (mais aucune n'a été trouvée à Marseille même) et sont concentrées dans la zone du delta du Rhône

Les plus anciennes sont en Gaule Narbonnaise. La stèle d’Atila, deuxième quart du IIe av. J.-C. accompagnant une sépulture à incinération au Marduel (Sernhac, Gard) constitue selon Michel Py la plus ancienne inscription lapidaire gallo-grecque connue en Gaule.

Les plus récentes sont dans le Centre-Est et apparaissent plus tard : elles datent du Ier s. av. J.-C.

Ce sont principalement des inscriptions sur céramique (plus de 200 tessons), mais également des stèles funéraires (environ 70 exemplaires connus) et une dizaine sur des matériaux divers. 


Gallo-latin

Chronologie : Ier ap. J.-C. – IIIe ap. J.-C. ?

L'alphabet gallo-latin est une adaptation de l'alphabet latin à la langue gauloise qui est surtout utilisé juste après la conquête de la Gaule par César. On le retrouve principalement dans le Nord et le Centre de la Gaule

Quelques lettres, comme le tau gallicum (θ ou Ð), ont été empruntées au gallo-grec, attesté dans la vallée du Rhône. 

On trouve quelques rares exemples d'inscriptions gallo-latines sur pierre, sur des objets spectaculaires comme le Calendrier de Coligny, mais la majorité du corpus se trouve sur instrumentum. Il s'agit d'objets du quoditien (céramique, peson, fusaïoles, pots, cuillères etc.) portant des textes très modestes, fragmentaires et souvent peu soignés. On peut y voir une pratique graphique humble et "populaire" (P.-Y. Lambert).