Mnamon

Les écritures anciennes de la Méditerranée

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Élamite

- (IIIe – Ier millénaire av. J.-C.)

par: Salvatore Gaspa     DOI: 10.25429/sns.it/lettere/mnamon032   (traduit par Nicole Maroger)
Dernière mise à jour: 6/2022


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Brique émaillée de Shilhak-Inshushinak portant une inscription élamite, env. 1140 av. J.-C., Musée du Louvre, Paris.


Les scribes élamites adoptèrent l’écriture cunéiforme pour enregistrer leur propre langue originaire de la Mésopotamie méridionale aux alentours de 2300 av. J.-C. Le cunéiforme n’est pas le seul système d’écriture attesté en Élam, car un certain nombre d’inscriptions du IVe et du IIIe millénaire av. J.-C. en proto-élamite sont apparues dans plusieurs sites (pour plus de détails, se reporter au proto-élamite). Dans les documents, l’écriture cunéiforme utilisée en Élam présente deux variétés : le cunéiforme akkadien (IIIe-IIe millénaire av. J.-C.) et le cunéiforme élamite (Ier millénaire av. J.-C.). L’inventaire des signes cunéiformes, qui à l’origine fut créé pour la langue sumérienne, fut simplifié par les Élamites afin d’enregistrer leur idiome et cela bien que l’écriture adoptée ne permît pas de reconstituer la prononciation exacte de leur langue. Le cunéiforme élamite inclut des caractères ayant valeur de syllabe (syllabogramme), des caractères utilisés pour indiquer des mots (logrammes) et des signes indiquant des catégories sémantiques (déterminants). L’inventaire des signes comprend les caractères CV et VC pour les voyelles a, i et u, et quelques signes pour la voyelle e. Les syllabogrammes couvrent tout l’inventaire consonnantique supposé pour l’élamite (b, d, g, , k, l, m, n, p, r, s, š, t, z). D’une manière générale, l’écriture n’apparaît pas vraiment adaptée pour traduire le système phonique de cette langue. Les déterminants, qui diffèrent de ceux du cunéiforme mésopotamien, sont très peu nombreux et leur nombre se réduit à moins de dix au cours de la phase de l’élamite achéménide. La polyphonie et l’homophonie, qui sont des traits particuliers du système cunéiforme mésopotamien en général, sont des éléments de moindre importance dans l’écriture élamite et ils tendent à disparaître tout à fait dans l’écriture élamite achéménide. Le nombre et la forme des signes tendent à se différencier de la tradition cunéiforme mésopotamienne. De même les valeurs phonétiques des signes et le nombre des logogrammes (sumérogrammes) en usage sont différents de ceux du système mésopotamien. À l’époque du moyen élamite par exemple, le système d’écriture cunéiforme consiste en un répertoire limité de signes phonétiques et de quelques logogrammes. Dans la première moitié du Ier millénaire av. J.-C., certains caractères cunéiformes élamites montrent un niveau de simplification rappelant celui qui caractérise les formes néo-assyriennes contemporaines, ainsi que le prouvent les textes administratifs provenant de Malyan. Cet aspect reflète vraisemblablement l’essor de l’Assyrie comme puissance politique et militaire sur la scène du Proche-Orient. Le cunéiforme élamite s’écrivait de gauche à droite et de haut en bas, comme l’écriture cunéiforme mésopotamienne.


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