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Le terme chypro-minoen indique un ensemble d’écritures présentant entre elles des liens et des affinités, attestées en particulier à Chypre durant l’âge du Bronze Tardif (1600–1050 av. J.-C.). L’expression “chypro-minoen”, créée par Arthur Evans en 1909 et depuis lors généralement acceptée et utilisée (bien qu’avec des critiques et des propositions alternatives), manifeste une parenté directe entre ces écritures et l’écriture crétoise (Linéaire A), même si les chercheurs ne sont pas encore tous d’accord sur ce point.
Le chypro-minoen demeure indéchiffré. En l’absence de documents bilingues, et en raison aussi du nombre restreint de textes (guère plus de deux cents, en majorité très courts), toute tentative d’interprétation même partielle a échoué.
À partir des documents disponibles, quatre écritures différentes ont été identifiées :
– chypro-minoen archaïque, ou chypro-minoen 0 (CM 0), attesté par un seul document, une tablette de la fin du XVIe siècle avant J.-C. provenant d’Enkomi, présentant trois lignes d’écriture (au total 23 signes) ; c’est l’écriture chypro-minoenne qui révèle le plus grand nombre d’affinités avec la Linéaire A.
– chypro-minoen 1 (CM 1), attesté pendant toute la durée de l’âge du Bronze Tardif à Chypre et représenté par différents types de textes, la plupart très brefs, sur différents supports.
– chypro-minoen 2 (CM 2), représenté par trois tablettes fragmentaires en argile provenant d’Enkomi et remontant au XIIe siècle avant J.-C. : elles offrent des textes d’une certaine longueur, en écriture continue, rédigés par une main apparemment experte.
– chypro-minoen 3 (CM 3), attesté par des textes provenant exclusivement d’Ougarit et datés du XIIIe siècle avant J.-C. ; ils trahissent l’influence de l’alphabet cunéiforme ougaritique.
Les inscriptions chypro-minoennes apparaissent sur différents supports : les tablettes et les cylindres en argile offrent en général les textes les plus longs, tandis qu’en principe les inscriptions gravées sur des boules en argile ou des poids métalliques comptent peu de caractères. On connaît également des inscriptions sur ivoire, céramique, etc.
Parmi les principaux chercheurs experts en écritures chypro-minoennes on nommera Emilia Masson, Paolo Meriggi, Thomas G. Palaima, Nicolle Hirschfeld et Jean-Pierre Olivier ; on doit à ce dernier un répertoire des textes chypro-minoens, assorti d’une édition critique de tous les documents connus ainsi que d’une analyse approfondie et de la systématisation de tous les répertoires de signes, faisant à ce jour référence : Olivier 2007. On rappellera également les travaux plus récents de Silvia Ferrara (2012 et 2013), Philippa Steele (2013a et b, 2018), Miguel F. G. Valério (2016), et Massimo Perna (2020), qui travaille actuellement à la préparation d’un nouveau corpus de textes chypro-minoens.
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