Mnamon

Les écritures anciennes de la Méditerranée

Guide critique des ressources électroniques

Lydien

- VIIIe - IIe siècle av. J.- C.

par: Giulia Torri     DOI: 10.25429/sns.it/lettere/mnamon042   (traduit par Nicole Maroger)
Dernière mise à jour: 9/2022


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Descrizione (FR)


L’écriture lydienne est alphabétique et se compose de 26 lettres. L’alphabet lydien est étroitement lié à l’alphabet grec dont il pourrait dériver ou avec lequel il pourrait partager une origine commune. Il a été assimilé en particulier aux alphabets d’origine orientale ou “bleus”.

L’écriture lydienne survit à travers une centaines d’inscriptions dont la plupart a un caractère funéraire. Les plus anciennes sont celles provenant de Smyrne, qui datent de la fin du VIIIe siècle av. J.- C., et celle qui a été retrouvée en Égypte, remontant au VIIe siècle av. J.- C. Il s’agit d’une stèle funéraire probablement érigée par un mercenaire lydien. Des textes récents ont été trouvés sur le site de Dascylium (Ergili) et témoignent de l’implantation de la population lydienne dans cette aire septentrionale de la Turquie. Aucune de ces inscriptions n’est suffisamment longue pour permettre d’achever le déchiffrement de la langue.

Les inscriptions funéraires sont gravées en général sur les portes des tombeaux creusés dans le rocher de la nécropole de Sardes et aux alentours du temple d’Artémis. Elles expriment une malédiction à l’encontre de ceux qui profaneront la tombe et en violeront le contenu.

Les inscriptions les plus anciennes sont aussi bien dextroverses que sinistroverses tandis que dans les textes plus récents l’écriture est toujours orientée de droite à gauche. Dans certains cas, des séparateurs de mots sont utilisés.

La plupart des inscriptions en lydien proviennent de Sardes, en particulier de la nécropole et de la zone autour du temple d’Artémis


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Ressources en ligne


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Inscriptions

Pour la plupart, les inscriptions en langue lydienne se trouvent sur des pierres précieuses, des sceaux, des vases et des pièces de monnaie et consistent en un seul mot gravé sur le support. On compte aussi un groupe important d’inscriptions funéraires sur des stèles; leur formulation est répétitive ce qui en facilite la compréhension: l’inscription comprend le nom du propriétaire et une formule de malédiction.

Certaines inscriptions touchant au domaine sacré sont difficiles à interpréter. Deux d’entre elles contiennent des dispositions pour le prêtre Mitradastas.

On compte sept inscriptions définies poétiques parce qu’elles semblent suivre une scansion métrique qui a été comparée au rythme iambique. Les textes sont difficiles en raison du grand nombre d’hapax qui y figurent ainsi que de leur structure syntaxique.

Bien qu’actuellement on ne possède pas de longues inscriptions bilingues permettant de déchiffrer entièrement le lydien, il existe cependant 4 inscriptions bilingues, deux en lydien et grec, deux en lydien et araméen.

Les deux inscriptions avec le texte grec sont de brèves inscriptions dédicatoires adressées à la déesse Artémis.

Une des deux inscriptions en araméen a une version dans cette langue presque complètement effacée. En revanche, la seconde inscription est bien conservée. Il s’agit d’une stèle en marbre provenant de Sardes. Ce texte bilingue a été découvert dans l’aire archéologique en 1912. Le texte s’avère particulièrement difficile à comprendre du fait que le lydien n’est pas encore totalement déchiffré mais aussi parce que la version araméenne présente plusieurs lemmes désuets et d’origine étrangère.